Il s’écoula exactement 70 ans entre la mort d’Aby Warburg en 1929 et la parution de son recueil « The Renewal of Pagan Antiquity » le 9/9/1999 (!) par Getty Publications, délivrant enfin sa pensée du champ limité de la recherche universitaire.
Les lecteurs qui connaissent ma théorie du « 70-year itch » reconnaîtront dans la redécouverte récente de la pensée hors du commun d’Aby Warburg un exemple caractéristique d’une idée précoce qui devient actuelle 70 ans après sa conception.
Le travail de Warburg a été déclenché par son intuition que l’histoire de la culture était devenue trop atomisée, trop divisée entre des disciplines mutuellement exclusives – trop formelle et trop formaliste. Je voudrais ici catalyser une réflexion sur ce qui, dans notre contexte contemporain, rendrait d’actualité cette intuition.
Je voudrais aussi m’interroger sur ce que serait le projet Warburg si le personnage lui-même était notre contemporain. J’en profiterai évidemment, à travers ce bref article en plusieurs parties, pour faire quelques digressions et brouiller quelques frontières disciplinaires.